« Ils ont tout faux » dixit la revue Sciences et Avenir

Le numéro 822 de Sciences et Avenir d’Aout 2015 a consacré 10 pages de sa revue à un dossier sur l’astrologie. Cela s’est fait à grands renforts de tambours car on sait que l’astrologie fait vendre et que c’est un sujet à polémiques qui attire l’attention. Une couverture alléchante en quadrichromie avec une accroche plutôt conciliante : « Astrologie, Astronomie. La science face aux croyances ».

Le ciel des astrologues et celui des astronomes

Je ne pense pas que beaucoup d’astrologues aient été interviewés mais j’ai fait partie des heureux élus en tant que président de la Fédération des Astrologues Francophones et directeur d’un centre de formation  (l’Institut d’Etudes Astrologiques). Il s’agissait d’une revue à vocation scientifique et je me doutais bien que je risquais d’être un peu malmené. L’interview (en solo) s’est pourtant bien passée, plutôt calmement et avec de bonnes questions. J’étais persuadé avoir marqué quelques points mais j’ai été obligé de constater à la parution de l’article qu’il ne restait que très peu de choses des propos que j’avais tenus mais c’est souvent la règle du jeu. Et puis je n’étais pas naïf à ce point. J’étais « l’invité » des rationalistes.

Qui sont « les nouveaux astrologues » ?

Nous avons eu l’avantage, quand même, de passer pour une nouvelle race d’astrologues (ceux qui proscrivent les horoscopes et les prédictions, ceux qui « s’attachent à définir les potentialités » sans faire de portraits robots et encore moins des pronostics, ceux qui revendiquent avec un certain culot mais sans complexe, leur rattachement aux sciences humaines. Pas si mal, n’est-ce pas. Déception cruelle par contre : aucune mention dans cet article de la Fédération des Astrologues Francophones qui bizarrement n’a pas été citée une seule fois. (C’est un peu fort de café mais j’ai mis cela sur le compte d’un bel acte manqué de la part de la journaliste scientifique). Quant aux arguments contradictoires nous avons eu le droit aux tartes à la crème habituelles avec la précession des équinoxes, le manque de statistiques, le fameux effet Barnum, etc …

Ceux qui ont tout faux par principe

Ce matin 17 Aout : surprise sur le site de Sciences et Avenir avec une « piqure de rappel » de la journaliste : Pourquoi les astrologues ont-ils tout faux ? Voici un extrait de cet article :

Les "nouveaux" astrologues ont évolué dans leur pratique, délaissant la prédiction et l’horoscope au profit d’une interprétation symbolique et psychologique du thème astral… mais leur "ciel" n’a pas changé pour autant : il est tel que les astronomes l’ont laissé il y a plus de cinq siècles, sans les découvertes qui forgent son visage actuel. Pour les astrologues, le ciel est découpé en un système unique de portions identiques, spécifique pour chaque point de sa surface. Ces portions représentent les "maisons", ainsi que les avait découpées le moine mathématicien et astronome italien Placidus de Titis (XVIIe siècle) qui avait lui-même emprunté ce système au célèbre astronome grec Claude Ptolémée (IIe siècle).

Autant vous dire que cette fois ci, les bras m’en tombent car cette démonstration met en relief une grotesque erreur de la journaliste qui a confondu les fameuses « maisons » avec la roue du zodiaque. Du coup, je n’y comprends plus rien. Moi qui croyais avoir affaire à des personnes rigoureuses, j’en suis pour mes frais. Mesdames et messieurs les scientifiques avant de ridiculiser les astrologues, balayez bien devant vos portes.

A quand le prochain débat sur « le photopériodisme : fondement de l’astrologie » ? Il conviendra d’être sérieux cette fois.

                                                                                                                           Alain de Chivré 17/08/2015      

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